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Auteur : Hélène Lenz

 

1.1. Cadre général introductif

1.1.1. Quel est le premier texte traduit ?

Trois textes : Codicele Voronețean, Psaltirea Hurmuzaki, Psaltirea Scheianul (ayant appartenu à D.C.Sturdza Scheianul[1]) constituent les premières traductions roumaines. Ils ont un caractère religieux, procèdent du vieux slave et sont impossibles à dater avec précision. On les connaît sous la dénomination de textes rhotacisants. « Leur notation fait apparaître le « r » à la place du « n » entre deux voyelles (ex : lumiră pour « lumină », « bire » pour « bine ») dans des mots d’origine latine. » (Alexandrescu, 2007:84). Les traductions ecclésiastiques ont véhiculé deux variantes littéraires de parlers roumains entre le début du XVIe siècle et 1640 : écrits rhotacisants de type nordique, écrits du Sud : valaques/ monténiens, sud-transylvains (G. Lungu Badea, 2007 : 143). Le Codex de Voroneț traduit du slave est accompagné d’un glossaire. Le Psautier Hurmuzaki traduit des Psaumes de David (y compris le Psaume CLI). Le Psautier Scheianul réalisé par trois copistes inclut tous les Psaumes de David moins le CLI. Hormis le Psautier Hurmuzaki, ils ont été transmis sous forme de copies. On ignore s’ils continuent une réalisation unique ou une étape intermédiaire entre texte original et texte traduit. (G. Lungu-Badea, 2007 :144)

1.1.2. À quelle époque commence-t-on à traduire les textes religieux dans votre langue ?

Fin XVe siècle, courant XVIe siècle.

Des versions roumaines du Notre Père (Tatăl nostru) paraissent en Occident en recueil dès 1580. Le poète, savant et linguiste suédois Georg Stiernhielm en consigne une en 1671 dans la préface de son « De linguarum originae ». Le Pater noster y est cité en latin et dans sept langues romanes : italien, espagnol, français, rhétique, sarde, sarde vulgaire, valaque (roumain). Seul de son époque, G. Stiernhielm voit le roumain comme une langue et non un dialecte d’autre langue romane (Coşeriu, 1994 : 45-63). Le Tatăl nostru de G. Stiernhielm pourrait avoir pour source Nicolae Milescu/ Spathaire, chancelier du prince Gh. Stefan ayant habité Stockholm (Coşeriu, 1994 :52), (G. Lungu-Badea, 2007 :149). Par ailleurs, le savant suédois J.G. Sparwenfeld résidant à Moscou entre 1684 et 1687 y a connu de près Nicolae Milescu dont il fait l’éloge comme d’un « homme très savant » (pereruditus) ( Bărbulescu, 1974 : VI).

1.1.3. Date de la première traduction intégrale de la Bible ?

La première traduction intégrale de la Bible due à Nicolae Milescu/ Spathaire paraît en 1688 à Bucarest  (dénominations : Biblia de la București / Biblia lui Șerban Cantacuzino / Biblia de la 1688.)

 

1.2. La pratique de la traduction

Qui traduit ?

1.2.1. Qui sont les traducteurs (formation, langue maternelle, statut social, quelles sont leurs conditions de travail ? Sont-ils reconnus en tant que traducteurs, s’agit-il de leur activité principale ? Etc.) ?

Sont connus aujourd’hui comme traducteurs de textes sacrés et/ou parareligieux des imprimeurs typographes proches des monastères et/ou des lettrés polyglottes de rang social élevé. Le premier est le diacre Théodore Coresi, dit Coresi (date de naissance inconnue, mort en 1583 à Braşov/Kronstadt/Brasso) qui a imprimé grâce à la typographie du juge-maire (roumain : jude) de Braşov Hans Benkner. Il a édité des ouvrages en slavon et les premiers livres en roumain : Tetraevanghelul [Tetraévangile] (1561), Intrebare creștinească [Catéchisme] (1561-1562), Literghierul [Missel] (1570), Psaltirea [Psautier] (1570). Après le diacre Coresi et avant Nicolae Milescu (traducteur de la Bible de 1688), quatre traducteurs de textes religieux/para-religieux sont cités et commentés aujourd’hui comme auteurs à part entière dans des histoires de la littérature roumaine (Manolescu, 1997 : 31-37, 50- 53, 53-59 ), (Alexandrescu, 2007 :87-89). Trois d’entre eux ont été béatifiés par l’Eglise orthodoxe roumaine entre 1992 et 2007.

Vasile Moțoc (1580-85 ?- 1657), nom laïc de Varlaam, a vécu du temps de Vasile Lupu (Basile le Loup, 1633-1652). Le long règne de ce prince a favorisé la culture ecclésiastique (construction d’églises, impression/diffusion de livres religieux orthodoxes). Varlaam a été canonisé en 2007. Métropolite de Moldavie (1632-1653), il avait étudié le slavon, le latin, le grec dans l’ermitage Zosim, devenu en 1602 le monastère Secu. Il a atteint le rang d’hégoumène. En 1618, il traduit du slavon « Scara (leastvita) Sfântului Ioan Scararul » [L’échelle des vertus de Saint Ioan Scărarul], écrit par le moine Vasile en 1472 sur ordre du prince Ştefan cel Mare (Etienne le Grand) à Putna pour ce monastère. Le livre signe un tournant du mysticisme roumain (hésychasme), sa parution étant l’équivalent de la Philocalie pour les Russes.[2] Le texte le plus connu de Varlaam est Cazania [Sermon] (1643) « le livre le plus lu du passé » (Dan Simonescu). L’ouvrage a beaucoup circulé en Transylvanie, Banat, Bihor, Maramureş où on en a trouvé 350 exemplaires. La Cazania de Varlaam (vs Cartea română de învățătură [Livre roumain d’instruction]) a été perçue comme une compilation de traductions d’homélies publiées à Venise par un théologien grec : Damaschin Studitul sous le titre Thesauros (en 1568). Varlaam aurait adapté la version slavonne (Mazilu, 1998 : 341-355).[3] L’ouvrage a eu une telle importance pour la création du premier « stil cărturăresc » (style lettré) roumain qu’on a comparé son influence à celle de la Bible de Luther en allemand (Manolescu, 1998 : 51). La première partie est composée d’extraits d’évangiles accompagnés de commentaires pour trente-deux dimanches. La seconde contient des vies de saints, dans l’ordre du calendrier (du 1er septembre au 29 août). Métropolite brillant, Varlaam a convoqué le Synode de Iaşi. En 1639, il est candidat au siège de Patriarche œcuménique de Constantinople. En 1640, soutenu par Vasile Lupu, il fonde à Iaşi la première école supérieure de Moldavie, sur le modèle de la Sainte Académie (Academia Duhovnicească) de Kiev fondée par Petru Movilă. Il crée aussi la première typographie roumaine moldave, qu’il déplace au Monastère Sfinții Trei Hierarhi de Iaşi en 1640.[4]

Dosoftei / Dosithei (nom monacal de Dimitrie Barilă), né le 26 octobre 1624 à Suceava, est mort le 13 décembre 1693 à Zolkiew, Pologne, aujourd’hui Nesterov, Ukraine. Métropolite de Moldavie, il a été écrivain, poète, traducteur. Il a été canonisé par l’Église Orthodoxe roumaine en 2005. Il a étudié les humanités et les langues à Iaşi, sans doute au Collège du Monastère Sfinții Trei Hierarhi, fondé en 1640 par Varlaam, puis à l’école orthodoxe de Lvov. Il savait le grec, le latin, l’hébreu, le slavon, le polonais, le russe (Călinescu, 1982:48). Ses relations  avec le patriarche de Moscou et Nicolae Milescu (auteur de la Bible de 1688) lui permettent de ramener de Russie une presse et des caractères. Il imprime en roumain, à la Métropolie de Iaşi, les principaux livres liturgiques dont il traduit certains. Entré en religion à Probota vers 1648 sous le nom de Dosoftei, il est évêque à Huşi (1658-1660), à Roman (1660-1671), métropolite en Moldavie (1671-1674 et 1675-1686). À l’automne de 1686, en raison de bouleversements politiques, il est conduit en Pologne par les armées du roi Jan Sobielski. Il y reste jusqu’à sa mort.  Il est vu comme « premier poète national, premier versificateur des Psaumes de l’Orient orthodoxe, premier traducteur de la littérature dramatique universelle et de la littérature d’Histoire en roumain, premier traducteur des livres d’office religieux en Moldavie, premier lettré roumain copiste de documents et d’inscriptions, l’un des premiers connaisseurs de la littérature patristique et post-patristique contribuant à la formation de la langue littéraire roumaine. »[5] Reconnu comme traducteur, arrangeur, compilateur (« prelucrări »), éditeur de nombreux livres de rituel ecclésiastique, il continue la roumanisation linguistique (românizare) du service religieux et se voit donc compté parmi les hiérarques qui promeuvent l’introduction du roumain dans l’Église orthodoxe. Ses ouvrages Psaltirea în versuri [Psautier en vers] d’après Ian Kochanowski et Viețile sfinților [Vies des saints] s’inscrivent dans l’évolution de la langue roumaine littéraire ( Lungu-Badea, 2007 : 151).

Antim Ivireanul - Anthime d’Ivir, né en Géorgie vers 1650 - assassiné en 1716. Cet auteur, typographe, graveur, théologien, évêque, métropolite d’origine géorgienne a été canonisé comme martyr par l’Église Orthodoxe Roumaine en 1992. Il est l’auteur de célèbres Didahii : prêches sur la cruauté, le luxe, l’absence de patriotisme des boyars, la cupidité turque. Transformant sa littérature en arme chrétienne, son moralisme est peut-être cause de son assassinat par les Turcs (Alexandrescu, 2007:88). Orateur ecclésiastique, il est comparé à ses contemporains : Bossuet à Paris, Ilie Miniat à Venise ou Constantinople, Hrisant Notara à Jérusalem (Manolescu, 1997:53) pour sa rhétorique exceptionnelle. Il a « joué avec maîtrise de toutes les touches de son instrument : la solennité, la familiarité, l’exemple, l’exaltation, la réprimande, la psalmodie, le poétique, le trivial, le méthodique, le messianique » ( Manolescu, 1997 : 59). Il a aussi introduit le roumain à toutes les étapes du rituel orthodoxe. Emmené en esclavage à Constantinople dans sa jeunesse, il avait vécu près de la Patriarchie Œcuménique, apprenant la sculpture sur bois, la calligraphie, la peinture, la broderie, les langues (grec, arabe, turc) et entrant en religion sous le nom d’Antim. Vers 1689-1690, il est conduit par le Prince Constantin Brâncovan en pays roumain (Țara Românească) : il y apprend le roumain, le slavon, le métier d’imprimeur. En 1691, il dirige la typographie princière de Bucarest, imprimant quatre livres : Invățăturile lui Vasile Macedoneanul către fiul său Leon [Les enseignements de Vasile de Macédoine à son fils Léon] (en grec, 1691), Slujba Sf. Paraschiva și a Sf. Grigore Decapolitul [L’office de Sainte Parascève et de Saint Georges le Décapolite] (en roumain, 1692), Evangheliarul greco-român [Évangéliaire gréco-roumain] (en roumain, 1693), Psaltirea [Psautier] (en roumain, 1694). Hégoumène du Monastère de Snagov après 1696, il déménage là-bas sa typographie et imprime quinze livres d’inspiration religieuse (sept en grec, cinq en roumain, un en slavon, un en slavo-roumain, un en gréco-arabe). Entre 1701 et 1705 à Bucarest, il imprime 15 autres ouvrages religieux (onze en grec, deux en roumain, un en slavo-roumain, un en gréco-arabe) dont la première édition du Nouveau Testament en pays roumain (1703). En 1705, évêque de Vâlcea, il imprime neuf livres à la typographie du Monastère Govora (trois en roumain, trois en slavo-roumain, trois en grec). Métropolite de Ungro-Valachie en 1708, il imprime dix-huit livres (cinq en grec, un en slavo-roumain, un en slavo-romano-grec, onze en roumain). A Bucarest, sa typographie déménagée depuis 1715 imprime deux livres grecs. Ses soixante-trois publications en diverses langues font de lui, avec Coresi, le plus grand typographe de la culture médiévale roumaine. Il est considéré aujourd’hui comme le traducteur de nombreux livres qu’il a imprimés (Alexandrescu, 2007: 89).[6] À la différence de celle de Coresi, encore lourde, sa langue de traducteur (interprétation plus que traduction littérale) se dégage des slavonismes. Le romancier moldave M. Sadoveanu estimait, en 1955[7], dans une communication à l’Académie roumaine, que Antim « avait la plus belle langue de tous les lettrés de son époque » , avec des livres rédigés « dans un roumain naturel, fluide, usant d’un matériau linguistique utilisé et compris de tous » qui semble avoir fait école jusqu’au XXe siècle (Djindjihaşvili, 1982: 64).

Simion Ștefan (? - mort en 1656) a étudié au monastère de Alba Iulia/ Bălgrad dont il était originaire. En 1643, il devient archevêque et métropolite du siège de Belgrade, de Vad, du Maramureş et de tout le pays de Transylvanie. Il a imprimé un Psautier en 1651 (Psaltirea) et un  Nouveau Testament (Noul Testament, Noul Testament de la Bălgrad ou Noul Testament de la Alba Iulia) en 1648. L’avant-propos (Predoslovia) contient des remarques de grammairien linguiste : l’unité du peuple roumain est engagée par le devenir de sa langue. Simion Ştefan y remercie le prince transylvain Gheorghe Racoczy qui lui a permis d’étudier et a patronné son livre.[8] La traduction du Nouveau Testament par Simion Ștefan se fait sur base comparative. Il use de la Septante et de traductions en grec, slave, hongrois. Son texte dote de vingt-trois introductions chaque livre du Nouveau Testament. Ses phrases sont concises, claires : leur style atteste un même auteur (Alexandrescu, 2007:89).  Il introduit des néologismes que sa Predoslovia justifie dans une formule connue : « Nous savons bien que les mots doivent être comme les pièces de monnaie. Les bonnes circulent dans tous les pays. Sont bons : les mots compris par tous. » La métaphore est reprise au XXe siècle dans une série d’articles roumains de B. Fundoianu (Benjamin Fondane) relatifs à la syntaxe des grands écrivains fondateurs (Fondane/Lenz, 2011). Amplifiant l’analogie, la poésie française de Fondane, publiée en partie de façon posthume, montre les vies humaines comme des monnaies brassées par le « grand courant numismatique » du destin (voir Le mal des fantômes de B. Fondane, Verdier, 2006, préfacé par H. Meschonnic ). La sentence de Simion Ștefan pourrait procéder de l’Art Poétique d’Horace (Épître aux Pisons) : « On a toujours eu, on aura toujours, la liberté de mettre en circulation un mot marqué au coin de l’année (…) ces œuvres sont mortelles et condamnées à disparaître ; à plus forte raison, les mots ne conserveront-ils pas un éclat et un crédit éternels ». (Horace, 1944).[9]

L’apparition intégrale du Nouveau Testament est une première dans le sud-est de l’Europe. Répandu aussitôt dans toutes les provinces habitées par des Roumains, il reste une œuvre orthodoxe roumaine prestigieuse sur le plan théologique, historique et littéraire[10]. Cette première traduction « sub îngrijirea mitropolitului Simion Stefan » (confiée aux soins du métropolite Simion Ștefan) a pour titre complet : « Noul Testament sau împăcarea au Leagea Noao a lui Isus Hristos, Domnului nostru » Le Nouveau Testament ou réconciliation avec la nouvelle loi de Jésus-Christ, Notre Seigneur »[11]

Comme Cazania (Sermon)  de Varlaam, Psaltirea (Psautier) de Dosoftei, le Noul Testament de Simion Ștefan pose les fondations de la langue roumaine. Son introduction et ses notes constituent le premier manuel roumain d’exégèse théologique (Alexandrescu, 2007 :89). Le texte a été incorporé à la Bible de Bucarest de Nicolae Milescu.[12]

La première version intégrale de la Bible en 1688 est attribuée à Nicolae Milescu (né en  1636 en Moldavie-mort en 1706 à Moscou). Milescu fut traducteur, voyageur, géographe, diplomate. L’historiographie russe le connaît sous le nom de Nikolaï Spatar, sans mentionner qu’il est roumain. Actif en Moldavie comme en Russie, il reste connu pour son périple en Chine (1675-1678) effectué sur mission du tsar Alexis et source de son Jurnal de călătorie in China [Journal de Voyage en Chine] édité en 1888 par G. Sion. La traduction biblique de Nicolae Milescu se fonde sur une édition grecque de la Septante (Septuaginta) publiée à Francfort en 1597 - traduction de l’hébreu en grec du Pentateuque et autres livres de l’Ancien Testament -, la Bible d’Anvers (1595),  la Bible d’Ostrog (1581). La révision du texte roumain a été effectuée par le Métropolite Dosoftei, le patriarche de Jérusalem Dosithei, l’évêque de Huş: Mitrophane, le directeur de l’Académie de Constantinople : Ghermano de Nyssis, par les frères Radu et Şerban Greceanu (Alexandrescu, 2007 : 89). Au XVIe siècle pourtant, la plupart des traducteurs des Écritures sont inconnus. La traduction de Palia de la Orăştie [Ancien Testament de Orăștie] (1582) sera l’œuvre de cinq hommes d’Église anonymes usant de termes du Banat et Hunedoara (sud-est du territoire dans ses frontières actuelles).

Dès la fin du XVIe siècle une littérature nouvelle s’adressant au « peuple entier prend son essor » (N. Iorga). Les lecteurs d’annales en slavon ne sont plus seuls destinataires de compilations et récits d’évènements contemporains (Iorga, 1937:12).[13] Certains traducteurs de littérature profane sont connus. Ainsi le moine Michel Moxalie, traducteur de chronographes, l’évêque Mélèce le Syrigue, traducteur de lois impériales byzantines (code publié à Iaşi en 1646), le logothète Eustratius, traducteur d’Hérodote, deux Grecs chargés de traductions en langue roumaine par le prince Vasile Lupu sous le règne duquel œuvra aussi Varlaam.

Que traduit-on ?

1.2.2. Quels types de textes religieux traduit-on ?

Les traducteurs inconnus traduisent les Écritures, des apocryphes (Voyage de la Vierge aux Enfers, Légende de Sainte Dumineca), des ouvrages de morale populaire empruntés par Byzance au monde oriental.

Palia de la Orăştie [Ancien Testament d’Orăștie], (1581-1582), œuvre d’ecclésiastiques anonymes, contient les deux premiers livres de la Bible : Genèse (Creațiunea/ Bitia) et Exode (Ieșirea/ Ishodul). Cette traduction part du latin. Le livre est réalisé par Şerban, fils du diacre Coresi, grâce à la fabrique de papier de Hans Benkner (Alexandrescu, 2007: 86). En 1673, le Psautier versifié de Dosoftei (Psaltirea în versuri) s’inspire du modèle de Ian Kochanowski.

1.2.3. Traduit-on à la même époque des textes profanes ?

Entre 1640 et 1780, traduction et publication se développent. Le roumain langue du culte et de l’administration, conquiert de nouveaux domaines d’expression. Aux côtés de la correspondance, des documents, des textes religieux apparaissent des chroniques, des œuvres juridiques, de la littérature artistique et didactique, des textes de vulgarisation scientifique (Lungu Badea, 2007 : 148).

A la fin du XVIIe siècle, on commence à traduire des écrits scientifiques : philosophie, géographie, médecine, astronomie, mathématiques. Au XVIIIe apparaissent des glossaires bilingues : roumano-slave, slavo-roumain (G. Lungu-Badea, 2007 : 151).[14]

Comment traduit-on ?

1.2.4. À partir de quel texte-source ?

À partir de sources byzantines (annales slavonnes).

1.2.5. De quelle(s) langue(s) traduit-on ?

Entre 1530 et 1559, la majorité des premières traductions roumaines apparues, selon Al. Rosetti (1971), sous l’influence de la Réforme de Luther partent du slavon, parfois, mais moins souvent, du hongrois (Lungu Badea, 2007:147).

Le XVIIe siècle (de 1640 à 1780) effectue un tournant. Les textes traduits sont plus nombreux et variés. Les traductions, compilations, adaptations sont supérieures en qualité. On utilise d’abord les sources grecques, en second lieu italiennes, allemandes, russes. (Lungu Badea, 2007:148)

1.2.6. Passe-t-on par une langue relais ?

« Cazania a doua » Le deuxième sermon (1580-1581), traduction la plus réussie du siècle, préfacée par le diacre Coresi, comprend des prêches du patriarche Ion Caleca traduits indirectement : à travers du slavon ou du bulgare (Lungu-Badea, 2007 : 146).

1.2.7. Si oui, celle-ci est-elle orale ou écrite ?

Les textes traduits entre 1588 et 1640 font apparaître un lien étroit entre langue roumaine écrite et parlers populaires des régions de rédaction des traductions (G. Lungu-Badea, 2007:147).

1.2.8. Les traducteurs privilégient-ils un mode de traduire littéral pour les textes religieux ?

Selon l’historien Nicolae Iorga, dans certains manuscrits religieux du XVIe siècle : « Le texte roumain en lettres suit le texte slavon à l’encre, l’un étant pour la lecture et l’autre pour l’office. »[15] Au XVIIe siècle, les traductions « sont moins serviles » mais continuent d’utiliser les caractères cyrilliques. Il arrive que dans le même texte « coexistent des variantes graphiques et phonétiques, anciennes et nouvelles, normales ou hypercorrectes » (Lungu- Badea, 2007 : 148).

1.2.9. Comment justifient-ils leur pratique ?

1.2.10. Si on traduit aussi des textes profanes à la même époque, a-t-on le même mode de traduire ?

Les textes profanes sont compilés, transposés, augmentés ou simplifiés. C’est le cas de la traduction roumaine des lois impériales par le savant clerc Mélèce le Syrigue, évêque, pour Basile Lupu. Le code est publié à Iaşi en 1646 et il paraît presque en même temps en Valachie à Govora, sous une forme  développée : enrichie d’éléments pris à d’autres sources byzantines. Il a été ici commandité par un Prince rival, Mathieu (1652), qui avait déjà fait imprimer en roumain une réglementation sur la discipline de l’Église tirée d’originaux slavons (la Petite Pravila, 1640).[16]

 

1.3. Le rôle culturel de la traduction

La traduction et la langue

1.3.1. Statut de la langue écrite à l’époque (existe-t-il une norme unique pour cette langue ? Coexistence éventuelle avec d’autres langues ?)

La langue officielle de l’administration et de l’Église est le slavon (langue liturgique en Transylvanie aussi). Les premières attestations de mots roumains isolés remontent aux Xe-XIe siècles. Le premier texte roumain continu incontesté Scrisoarea lui Neacșu (Lettre de Neacşu, de Câmpulung) à Hans Benkner, maire de Braşov/Kronstadt/Brasso) est de 1521 : il utilise les caractères cyrilliques. Sous l’influence de la Réforme, la plupart des textes littéraires roumains du siècle ont un caractère religieux.[17] La notation du roumain en caractères latins apparaît tardivement et ne sera pas adoptée définitivement avant le XIXe siècle. Le livre de chants dit « fragmentul Teodorescu » (fragment Theodorescu ; 1570-1573) est le plus ancien texte roumain en caractères latins : il représente un fragment d’imprimé à l’orthographe hongroise, trouvé dans un livre relié en 1601(Lungu Badea, 2007:147). Entre 1640 et 1780, le roumain est caractérisé par l’absence d’unité phonétique et par des variations de la langue littéraire entre Nord et Sud. Les formes variées de la syntaxe sont proches de la langue populaire. La langue des traductions emploie une syntaxe tributaire des modèles étrangers. Le lexique est composite. Ses éléments lexicaux anciens proviennent du latin, d’emprunts à d’autres langues. La langue se dépouille des slavismes mis en circulation par les traductions du XVIe siècle, adopte des néologismes grecs et latins pour évoquer la vie spirituelle, et turcs pour dénoter la vie matérielle (Lungu Badea, 2007 : 154).

Avant la traduction écrite de la Bible en roumain, le territoire daco-roumain connaît l’usage écrit du grec, du slavon, du latin : langues de chancellerie. Les trois langues sont la base de l’enseignement et de l’instruction, le slavon servant au culte chrétien des monastères. La langue parlée par le peuple (le roumain) pénètre tard les chancelleries (XVIIe siècle) mais c’est l’Église orthodoxe qui assume son intégration dans la culture (écriture et lecture) (Alexandrescu, 2007:81). Si écriture et lecture en slavon sont présentes en territoire roumain dès le Xe siècle, on ne trouve d’écrits slavons qu’au XIIe siècle.

Au début du XVe siècle, selon l’historien N. Iorga, on écrivait en roumain, même si ce dernier avait un statut de langue vulgaire. « On se servait du roumain pour des ébauches de traités, pour des instructions d’ambassadeurs, des comptes privés, des notices personnelles, des mémoires à l’usage du prince et des boïars, des lettres privées et même pour des gloses en marge des chartes de propriété qui devaient être rédigées dans ce slavon qui correspondait en Orient au latin des Occidentaux ».[18] De fait aucun texte littéraire rédigé en roumain avant 1521 n’a subsisté, encore que des mots roumains d’origine latine filtrent dans ces écrits slavo-roumains. Le roumain se répand au cours de la seconde moitié du XVIe siècle même si le slavon conserve longtemps son prestige. La chancellerie, conservatrice, n’utilise le roumain qu’à partir du XVIIe siècle.[19]

1.3.2. Quel est le rôle de ces traductions dans le développement de la langue littéraire ?

Psaltirea în versuri (Psautier en vers) de Dosoftei (1673) est considéré comme le premier ouvrage poétique de langue roumaine, remarquable pour sa métrique. Des problèmes de choix du registre se sont ajoutés à ceux de rime et rythme. Dosoftei a conféré aux termes bibliques une couleur nationale spécifique, prouvant l’aptitude du roumain à l’expression littéraire. Certains de ses psaumes ont pénétré dans les colinde (chants de Noël), les chants d’étoile (cântece de stea), des drames populaires tels que le « Vicleem » (vs Viflaim) (Bethléem). Dosoftei n’est pas vu pour autant comme un auteur folklorique mais, à l’inverse, comme le premier poète savant (cult) roumain (Alexandrescu, 2007 :88). Son effort conscient de constitution d’une langue poétique ne trouverait d’égal qu’en Budai-Deleanu (auteur de la « Tsiganiade ») et Eminescu (le plus grand poète roumain, XIXe siècle). Les distorsions auxquelles il soumet la topique préfigureraient Ion Barbu (mathématicien et poète hermétique majeur du XXe siècle), (Manolescu, 1997 : 32).

La traduction de la Bible de N. Milescu (Biblia de la București, 1688) est vue comme un monument littéraire dans un roumain unitaire, introduisant des éléments du parler valaque (sudiste) dans les formes imposées aux livres religieux imprimés en Moldavie (nordique). Il témoigne d’une connaissance rare de la littérature historiographique du XVe et XVIIe. Nicolae Cartojan a montré que la « Bible de București met en circulation une langue littéraire synthétisant les efforts de tous les écrivains ecclésiastiques roumains antérieurs ; elle ouvre la voie autorisant le développement du roumain littéraire ultérieur ». (Alexandrescu, 2007:89).

1.3.1. Quelles sont les grandes phases de retraduction des textes religieux en fonction de l’évolution de la langue ?

Selon  la traductologue A. Şerban, l’histoire de la retraduction des textes religieux en Roumanie reste à écrire, en raison de ses importants enjeux politiques, linguistiques et théologiques. D’une part, la question religieuse est toujours proche du cœur du débat identitaire, en Transylvanie en particulier où les tensions résultant de l’instauration du pacte « Unio Trium Nationum » (Union des Trois Nations, 1437) auraient consacré l’exclusion de la religion orthodoxe des Roumains par rapport aux quatre religions d’État : catholique romaine, luthérienne, réformée, unitarienne.[20] Après la défaite des Turcs Ottomans devant Vienne (1683) et la transformation de la Transylvanie en protectorat autrichien (1688) va s’instaurer, entre 1699 et 1701, l’union d’une partie du clergé orthodoxe roumain de Transylvanie avec l’Église catholique romaine. Une deuxième Église romaine se crée : l’Église uniate ou grecque-catholique. Les textes « bibliques, liturgiques ou autres » de l’Église uniate sont marqués par une « latinisation » de la terminologie corrélative d’un rapprochement « progressif avec Rome sur le plan de la doctrine et du culte ». Exemples : « duh » (esprit) exprimé par « spirit »,  « Doamne miluiește » (Seigneur, aie pitié) par « Doamne, indură-te spre noi », « slava » (gloire) par « glorie/lauda », « mila/ milostivire » (pitié) par « îndurare », « nădejde » (espérance) par « speranța », « mucenic » (martyr) par « martir », « rob » ( serviteur) par « serv » etc.  ( Şerban, 2008 :11).

« En raison de la dissolution, en 1949, de l’Église uniate par le régime communiste, les uniates ont été plongés dans la clandestinité pendant 40 ans et l’athéisme d’État a aussi persécuté les orthodoxes ». A. Şerban ne mentionne pas de nouvelles traductions des textes sacrés coïncidant avec le retour du religieux d’après 1989. Elle projette d’écrire une histoire de la traduction des divers textes religieux de Transylvanie, descriptive de « la dynamique d’interactions ayant contribué à définir l’identité des Roumains transylvains ». Les réalisations de l’Église uniate, active en Transylvanie à partir de 1699-1701, seraient en effet abordées différemment selon l’appartenance religieuse des historiens. Les orthodoxes verraient l’union comme forcée (Pacurariu, 1994), les uniates la verraient choisie de plein gré (Prundus et Plaianu, 1994). Aidant à l’affirmation des droits politiques des Roumains en Transylvanie, l’union aurait été bénéfique pendant deux siècles, jusqu’à la création du premier État national unitaire roumain (1918). Elle aurait permis la formation et l’action d’une élite intellectuelle sans rien changer dans la traduction des textes religieux  (Bible et textes de culte écrits). « Aucune traduction ou retraduction de textes religieux n’a été faite en Transylvanie pendant un demi-siècle. Après 1750, l’on a commencé à rééditer des livres de culte orthodoxe, ce qui semble cohérent avec ce qu’avait demandé à l’origine le clergé uni : que rien ne change ».[21] (Şerban, 2008 :4).

A. Şerban envisage une analyse de corpus de textes liturgiques (par la linguistique textuelle, la pragmatique) en vue de déterminer comment les retraductions de la Bible, en fonction des besoins des cultes orthodoxe/uniate, ont interféré avec les suites de l’action de l’École Transylvaine (mouvement latiniste de Renaissance culturelle né fin XVIIIe, début XIXe siècle) ayant pesé sur la langue et le débat identitaire roumain tout au long des XIXe et XXe siècles, jusqu’à aujourd’hui (Şerban, 2008).

La traduction et la société

1.3.4. Qui sont les commanditaires ? Les destinataires ?

Les publications du diacre Coresi en roumain ou roumain/slavon fournissent en livres liturgiques la nouvelle Église calviniste née en Transylvanie à partir de 1560 sous la protection de l’État. Mais ses imprimés (dès 1544) répondent à « un besoin général de lecture saisissant la société roumaine entière et que le slavon, généralement inconnu même des prêtres, ne peut plus satisfaire. On en a la preuve avec ces versions, restées manuscrites, des Miracles de sainte Parascève, de certaines Vies de Saints, surtout à ce qu’il paraît de saints guerriers et de la légende d’Alexandre-le-Grand, qui fut traduite en roumain par plusieurs clercs en même temps, d’après un texte serbe, avant 1600 ».[22]

Les traductions de Şerban, fils de Coresi répondent aux besoins de destinataires et commanditaires analogues (ecclésiastiques roumains,  public roumain lecteur de langue vulgaire).

1.3.5. Diffusion des traductions (mode de reproduction, ampleur de la diffusion) ?

La plupart des traductions de textes religieux sont diffusées par des typographies, dirigées par les traducteurs-compilateurs-auteurs.

Le métropolite Antim Ivireanul semble avoir été le plus important des traducteurs « importateurs- exportateurs » de la culture roumaine à l’époque médiévale. Quoique non Roumain d’origine, il a créé un roumain liturgique limpide, utilisé et compris jusqu’à nos jours. Il a imprimé (voire traduit) des livres destinés aux Slaves, aux Grecs, aux Arabes (Patriarchie d’Antioche). Il est aussi l’auteur d’une première mondiale en matière de typographie, le Liturghierul greco-arab, de 1701, premier livre imprimé en caractères arabes (lettres mobiles). En 1706, la même installation typographique a été offerte au patriarche Athanasie Dabas, qui l’a installée à Alep. Il a contribué par l’intermédiaire d’un de ses élèves à la création de nouvelles antennes typographiques. En 1699, il a envoyé à Alba Iulia l’hypodiacre Mihail Ştefan, son apprenti, où ce dernier a imprimé une « Bucoavnă » et un « Chiriacodromion ». En mission à Tbilissi, le même hypodiacre a posé les bases d’une typographie imprimant de nombreux ouvrages en langue géorgienne (caractères géorgiens).

1.3.6. Réception critique éventuelle, débats suscités par les traductions ?

1.3.7. Des retraductions interviennent-elles pour des raisons idéologiques et/ou religieuses ?

En raison du contexte politique propre au statut de l’orthodoxie roumaine jusqu’à nos jours, A. Şerban souligne le caractère à la fois idéologique et religieux de toute entreprise de retraduction et de son contraire : l’absence de retraduction. Son projet de recherche envisage une chronologie exacte des traductions et retraductions (approche historique).

On peut noter ici que le « Noul Testament de Bălgrad » de Simion Ştefan  a été réédité sous les auspices de l’Archevêché Orthodoxe roumain de Alba Iulia (Arhiepiscopia Ortodoxa Română) en 1988 et 1998, étant sans doute considéré aussi comme une œuvre patrimoniale locale.[23]


[1] Homme de culture et bibliophile moldave ayant fait don en 1884 de 7431 volumes à la Bibliothèque de l’Académie roumaine.

[2] Voir http://www.crestinortodox.ro, page du 29 janvier 2010, consultée le 27 janvier 2011.

[3] Voir http://www.teologiepentruazi.ro/2008 , « ‘Cazania’ sfântului Varlaam al Moldovei- II », page consultée le 27 janvier 2011.

[4] Voir http://ro.wikipedia.org/wiki/Varlaam_Mo%C5%A3oc, Varlaam Moțoc, page consultée le 28 avril 2010.

[5] Traduit du roumain par H. Lenz, http://ro.wikipedia.org/wiki/Dosoftei, page consultée le 28/04/2010.

[6] http://ro.wikipedia.org/wiki/Antim_Ivireanul, page consultée le 28 avril 2010 (dernière modification : 15 avril 2010, 07 :39).

[7] M. Sadoveanu, « Limba povestirilor istorice », comunicare ținută la Academie, publiée dans « Contimporanul » nr.6/436 , 11 février 1955.

[8]http://ro.wikipedia.org/wiki/Simion_%C5%9Etefan, p.1.

[9] Voir les extraits de « L’art poétique ou épître aux Pisons » de Horace, saisis optiquement par Jean Schumacher (Biblioteca Clasica Selecta) , http://bcs.ftlr.ucl.ac.be/hor/pisonstrad.html

[10] Voir la rubrique « Note culturale » du catalogue alphabétique du fonds de livres anciens détenus par la Biblioteca Județeană ‘ Petre Dulfu’ de Baia Mare ;  http://www.bibliotecamm.ro/miraj/Fisiere/noul_testament.html

[11] Voir http://ro.wikipedia.org/wiki/Noul_Testament

[12] Emil Alexandrescu, 2007, ibid, p.89.

[13] http://fr.wikisource.org/wiki; Nicolae Iorga « Développement de la civilisation roumaine au XVIe et XVIIe siècles ; ses conséquences politiques », p.12. (extrait de N. Iorga, Histoire des Roumains et de leur Civilisation, Bucarest, 1937).

[14] Georgia Lungu-Badea, ibid., “ Scurtă istorie a traducerii, repere traductologice”, p.151.

[15] http://fr.wikisource.org/wiki, N.Iorga, Histoire des Roumains et de leur civilisation, extrait publié sur le web sous le titre « Caractère de la civilisation roumaine au XVe siècle », p. 8.

[16] http://fr.wikisource.org/wiki, N.Iorga, ibid., « Développement de la civilisation roumaine aux XVIe et XVIIe siècles ; ses conséquences politiques », p. 12, consultée le 28 avril 2010 (dernière modification le 21 août 2009, 16h 45).

[17]http://dpel.unilat.org, Union Latine, article intitulé «  Le roumain », p. 3.

[18] http://fr.wikisource.org.wiki, Nicolae Iorga, Histoire des Roumains et de leur civilisation, extrait publié sur le web (dernière modification de cette page le 4 novembre 2009 à 20 :26) sous le titre «  Caractère de la civilisation roumaine au XVe siècle », p.8.

[19] http://balkanologie.revues.org/index241.html, Benoît Joudiou «  Les Principautés roumaines de Valachie et Moldavie et leur environnement slavo-byzantin », dans Balkanologie, Revue d’Etudes pluridisciplinaires, § 39-40.

[20] http://www.mesh-m.fr, Adriana Şerban. « Enjeux et défis de la traduction des textes religieux : prolégomènes à une étude des choix identitaires en Transylvanie » p. 4, consultée le 29/04/2010.

[21] A.Serban, ibid., p.4.

[22] http://fr.wikisource.org/wiki, N. Iorga, Histoire de la Civilisation roumaine, « Caractère de la civilisation roumaine au XVe siècle », p. 8 consultée le 29 avril 2010.

[23] Voir Noul Testament în limba română, p. 4, http://ro.wikipedia.org/wiki/Noul_Testament

SOURCES

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Editura Minerva, Bucureşti, 1982.

Eugen COŞERIU Limba română în fața Occidentului , Cluj-Napoca, Editura Dacia, 1994.

Fanny DJINDJIHAŞVILI Antim Ivireanul : cărturar umanist, Editura Junimea, Iaşi, 1982.

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Monique JUTRIN Entre Jérusalem et Athènes : Benjamin Fondane à la recherche du judaïsme. Textes

réunis par Monique Jutrin. Sauf indication contraire, textes traduits par Monique Jutrin, Hélène Lenz et Léon

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Hélène LENZ « B. Fundoianu et le discours religieux », dans « Atelier de Traduction n°10 », Dossier : « La

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en tant que dialogue interculturel et interconfessionnel », 11-13 juillet 2008, Suceava. Responsables du

numéro : Muguraş Constantinescu, Elena Brânduşa Steiciuc, Editura Universităţii, Suceava, 2008.

« Infamie grammaticale et grammaires existentielles » - introduction à 3 articles de 1921 de B.Fundoianu traduits par Hélène Lenz, « Syntaxe I, II, III - o incursiune în literatura românească - ». Cahiers Benjamin Fondane n° 14, Tel-Aviv, à paraître en mars 2011 (annuel).

Georgina LUNGU- BADEA « Scurtă istorie a traducerii - Repere traductologice ». Editura Universităţii de

Vest, Timişoara, 2007.

« Un capitol de traductologie românească », Studii de istorie a traducerii (III). (Coordonator : Georgiana Lungu Badea ), Editura Universităţii de Vest, Timişoara, 2008.

Nicolae MANOLESCU Istoria critică a literaturii române I, Ediţie revizuită. Editura Fundatiei Culturale

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Dan Horia MAZILU Recitind literatura română veche, vol. II, Ed. Universităţii din Bucureşti, 1998.

Adriana ŞERBAN «  Enjeux et défis de la traduction des textes religieux : prolègomènes à une étude des choix identitaires en Transylvanie », « Cahiers d’études du religieux. Recherches interdisciplinaires », n°4, 2008. http://cerri.revues.org/583.