Auteur : Katarína Bednárová

 

1.1. Cadre général introductif

Le territoire de la Slovaquie actuelle et sa population se trouvèrent, au cours de l’histoire, sous plusieurs structures étatiques : Royaume de Grande-Moravie, Royaume de Hongrie, Empire habsbourgeois, Empire Austro-Hongrois, Tchécoslovaquie, Slovaquie. L’impact des conditions politiques sur la culture, la littérature et la langue slovaques fut important. Il se traduisit aussi par une situation linguistique complexe, avec des moments de discontinuité évolutive et de parallélismes linguistiques (rupture de l’évolution du vieux slave par la latinisation, utilisation parallèle de la langue slovaque, du latin, de l’allemand, du hongrois (langues officielles sous l’Empire austro-hongrois et également dans les périodes précédentes), du tchèque, du tchèque slovaquisé (comportant des éléments du slovaque au niveau lexical et grammatical).

De façon schématique, on distingue cinq périodes liées aux différentes situations linguistiques et culturelles :

833-908 Période du vieux slave (sur le territoire de l’Empire de Grande-Moravie qui engloba l’ancienne Principauté de Nitra - Slovaquie de l’ouest et de sud).

Xe-XIVe siècles Période de latinisation progressive au sein de l’Empire hongrois, donc également sur le territoire de la Slovaquie actuelle, comme phénomène supranational important qui coexistait avec le processus de la différenciation des langues slaves. Entre le Xe et le XIIe siècles, le latin incarna le rôle de langue liturgique, littéraire, administrative et juridique. La langue autochtone ne fut employée qu’en tant que langue des prières, homélies, chants liturgiques et prédications ainsi que des commentaires et explications oraux de l’Écriture lors des messes. Entre le XIIIe et le XIVe siècles, avec l’établissement de la noblesse d’ethnie slovaque et le développement de l’urbanisation, c’est le slovaque qui est partiellement utilisé en tant que langue administrative et juridique, en même temps que le latin et l’allemand dont l’emploi est localisé géographiquement. Vers la fin du XIVe siècle, c’est une forme du vieux tchèque comprenant des éléments slovaques qui commence à s’étendre avec l’arrivée des ecclésiastiques tchèques.

XVe-XVIIe siècles Période de l’Humanisme et de la Renaissance, caractérisée par  la prédominance de la langue latine et l’emploi de différentes formes du slovaque (dialectes), du tchèque et du tchèque slovaquisé. C’est grâce à l’accroissement des relations entre la Bohême et la Slovaquie de l’époque, à la présence du hussitisme en Slovaquie, à l’installation des Tchèques en Slovaquie, surtout à l’époque de la Contre-Réforme, et à l’existence de l’Université de Prague, où nombre de Slovaques suivait leur formation que le tchèque (comportant souvent des éléments de la langue slovaque au niveau lexical et syntaxique) s’imposait peu à peu en tant que la langue administrative et langue de culture et de littérature, hiérarchiquement  supérieure par rapport aux diverses formes dialectales du slovaque. Le tchèque, uniquement en tant que langue d’écriture, servait de facteur auxiliaire de la formation de l’identité et de l'ethnicité slovaques (Pauliny, 1983, p.78).

XVIIIe- XIXe siècles Période de transition entre la langue tchèque slovaquisée (considérée en partie comme langue littéraire) et la standardisation de la langue slovaque à partir du dialecte de Slovaquie occidentale d’abord (proposée par les catholiques en 1787, mais refusée par les protestants) et puis à partir du dialecte de la Slovaquie centrale (proposé par les protestants en 1843 et acceptée par les catholiques avec un consensus commun).

XXe siècle Période de la langue slovaque moderne – langue standardisée et littéraire.

La coexistence de plusieurs langues a considérablement influencé la traduction. C’est au XVIe siècle que la Réforme gagne également le territoire slovaque (la confession d’Augsbourg parmi les Slovaques et les Allemands ; Église réformée calviniste dans les territoires de la population mixte - slovaque et hongroise - au sud et au sud-est de la Slovaquie). Les écrivains « réformés », et donc les traducteurs aussi,  se servent du latin « classique » et du tchèque biblique (la langue du culte protestant et de la Bible de Kralice), dans la littérature à caractère confessionnel. Dans la littérature non confessionnelle, les écrivains cultivent le latin, le tchèque et parmi les catholiques, c’est la langue slovaque de l’ouest, dite « culturelle » qui se répand. La généralisation de cette forme du slovaque parmi les catholiques au cours du XVIIe siècle s’explique, entre autres, comme l’une des mesures établie par la Contre-Réforme. C’est aussi la slovaquisation consciente des textes tchèques qui fut fréquente à cette époque-là.

Outre la coexistence de formes linguistiques différentes c’est aussi le rôle de la confession qui s’inscrit  dans les traductions de l’époque. La confession détermine l’usage linguistique qui n’est pas encore complètement stabilisé. La scène littéraire est répartie entre les protestants et les catholiques avec un morcellement consécutif en groupes d’intérêts linguistiques différents. Cette situation engendre les  polémiques et discussions sur les questions linguistiques et poétiques et ralentit l’évolution et la standardisation de la langue slovaque ainsi que l’évolution littéraire.

Comme on le verra plus tard, les études et les analyses des traductions de l’époque médiévale et des siècles qui suivent se compliquent par la complexité même de ces rapports linguistiques et par le caractère de statut du texte original et traduit : en partant de la traduction on passe par les adaptations, paraphrases, imitations qui sont considérées soit comme des formes de traduction soit comme des textes originaux.

La reconstitution du patrimoine littéraire slovaque, surtout des textes littéraires, entre le Xe et le XVIIe siècles s’avère problématique à cause des manuscrits qui  ne se sont pas conservés jusqu’à nos jours. L’une des raisons en est la situation politique et historique agitée, peu propice à la culture  (les guerres, les attaques désastreuses des Tartares, les soulèvements des Ordres et des révoltes paysannes ainsi que  l’occupation des Ottomans etc.) Souvent, les ouvrages restent sous forme de textes recopiés lors d'époques ultérieures, en fragments, dont les mentions ne se trouvent que par le biais des textes de référence, dans des chroniques, etc. Beaucoup de textes sont restés manuscrits, interdits de publication par la censure religieuse. Les imprimeurs travaillaient uniquement avec l’imprimatur des autorités ecclésiastiques. Souvent, ils furent persécutés par les autorités. Les mécanismes de répressions, concernant tout particulièrement les textes religieux et la lecture de la Bible en langue nationale, se sont multipliés à l’époque de la Contre-Réforme et au XVIIIe siècle par le Placetum Regium de Marie-Thérèse, qui stipulait l’obligation d’accord de l’État à toute impression. Cela signifie que la publication des textes religieux, y compris des traductions, était mise sous un double accord : ecclésiastique (catholique) et étatique. Les cas de la censure de la part de l’Église évangélique (qui contrôlait les calvinistes, anabaptistes etc.) ne sont pas rares non plus au cours du XVIIe (Kuzmík, 1987, p. 57).

1.1.1. Quel est le premier texte traduit ?

Dans le contexte de la culture et de la littérature slovaques, les origines de toute activité de traduction sont liées à la christianisation. Tout comme dans les contextes culturels tchèque, bulgare, russe, croate, etc., l’époque de la Grande-Moravie, son héritage culturel et littéraire est considéré comme un prologue à l’histoire de la littérature et de la traduction littéraire slovaques. La traduction des textes religieux, ainsi que la rédaction ultérieure des textes profanes incluant la traduction, forment une base indispensable à la création de « l’École littéraire grand-morave », essentielle pour la fondation de la culture et de la littérature slovaques.

Les premiers textes reconnus en tant que traductions sont les quatre Évangiles, les Actes des apôtres, les Psaumes et l’Ancien testament, traduits vers le vieux slave (slavon liturgique) autour de 863. Ces traductions sont accomplies par deux moines d’origine grecque, frères Cyrille (Constantin le Philosophe) et Méthode, qui ont créé, dans le but de rédiger les traductions mentionnées, le premier alphabet slave – le glagolitique. Leurs traductions ont été réalisées à partir de la Septante avec un certain regard  porté sur la Vulgate. C’est dans la Lettre d’Hilferding, rédigée en grec, que Constantin explique la conception de sa traduction.

On peut soutenir l’hypothèse qu’il y ait d’autres traductions des textes religieux par Constantin dont les manuscrits ne se sont pas conservés. C’est dans le chapitre 15 de la Vie de Constantin, rédigée par Kliment autour des années 870, qu’on peut en trouver le témoignage (Šmatlák 2002, pp. 85-91).

1.1.2. À quelle époque commence-t-on à traduire les textes religieux dans votre langue ?

Les territoires de Moravie, Pannonie et de Slovaquie de l’ouest et du sud ont connu la christianisation par des missions religieuses latines, surtout bavaroises et italiennes, avant l’arrivée des frères Cyrille et Méthode (Šmatlák 2002, pp. 67-68). Les traces historiques et linguistiques de l’époque laissent penser que la naissance des textes liturgiques, en langue vernaculaire et en latin, ainsi que de la terminologie chrétienne liturgique, pourraient dater de l’époque précédant la mission byzantine (Pauliny 1983, p.23). Il est donc possible de supposer l’existence de la traduction des prières Notre père et Je crois en Dieu (Credo) du latin vers la langue vernaculaire par des traducteurs inconnus liés à la mission italienne (Pauliny 1983, p.23). C’est à la mission bavaroise qu’on doit la traduction des formules prononcées au sacrement de Baptême et des formules de  la confession (Pauliny, ibidem).

Les commencements timides de la traduction des textes religieux, dont il ne nous reste pas de manuscrits, se situent dans la seconde moitié du XVe siècle. Dans le texte des Prières de Spiš (Spišské modlitby, fin du XVe siècle) nous trouvons des mentions de la lecture des extraits des Évangiles traduits vers  la langue vernaculaire. L’usage de l’époque voulait que le texte latin de la Bible soit canonisé mais les Évangiles se disaient dans la langue autochtone  pour qu’ils soient intelligibles aux croyants. C’est pourquoi les prêtres faisaient une traduction libre des textes latins à l’oral (souvent des paraphrases) pour les expliquer et commenter. Dans ce but, ils notaient des gloses dans la langue autochtone (Pauliny 1983, pp. 53 et 93).

Comme illustration des malentendus et des erreurs commises dans l’identification des traductions et des manuscrits sur le territoire de la Slovaquie, on peut évoquer le cas de l’annonce dans le journal viennois Allergnädigs privilegierte Anzeigen du 13 octobre 1771, concernant l’achat d’un manuscrit dans la librairie Baderische Buchhandlung à Vienne. Il s’agit d’un manuscrit sur parchemin illuminé d'un volume de 748 pages, identifié comme étant la traduction intégrale de la Bible vers le slovaque de l’ouest ou bien le slovaque du centre, achevée autour de 1456 par un traducteur inconnu. Cette traduction n’est pas parvenue, elle non plus, jusqu’à nos jours et l’identification s’est avérée fausse. Il s’agissait d'une traduction tchèque, probablement recopiée par une personne vivant en Slovaquie, ce qui expliquerait la présence des éléments linguistiques slovaques (Kuzmík J., 1983, pp. 365-366; 1987, pp. 61-62).

Parmi les premières traductions des textes religieux se trouve la traduction partielle de l’Évangile selon Jean, réalisée en 1469. Le fragment du manuscrit se trouve dans les archives de la bibliothèque archiépiscopale à Strigonie (Esztergom, Hongrie) dans la succession de  Martin Hamuljak (1789-1859), rédacteur, éditeur, linguiste slovaque.

Le premier catéchisme de D. M. Luther fut imprimé en Slovaquie en 1581 à Bardejov par l’imprimeur Dávid Gutgesel. Il s’agit  probablement d’une adaptation de la traduction tchèque (Klimeková, A., 2009). La première traduction vers le slovaque/tchèque slovaquisé  fut publiée en 1612.  On doit à Daniel Pribiš (1580-1646), pasteur, la réédition de ce catéchisme en 1643 à Levoča. Il a également augmenté la traduction d'un recueil de prières et de chants d’église en trois parties - Rosarium animae, O spůsobu modlení [Sur la manière de prier] et Písně duchovní [Chants spirituels]. En réalité, le traducteur du catéchisme n’est pas connu, il est possible que ce soit une entreprise collective. Pribiš même en est l’imprimeur et l’éditeur. Il a également traduit  de l’allemand et du latin un certain nombre de chants d’église incorporés dans la troisième partie (le nombre total des chants dans le recueil est de cent seize).

Un autre recueil de chants liturgiques de première importance pour la communauté protestante en Slovaquie fut imprimé en 1636 à Levoča, dans l’imprimerie de Vavrinec Breuer : Cithara sanctorum (402 chants dont huit traductions du latin et soixante de l’allemand). L’auteur, éditeur et traducteur en était Juraj Tranovský, dit Tranoscius (1592-1637), d’origine polonaise, précepteur, enseignant et pasteur, qui suivit ses études à Wittenberg et, après quelques années d’exercice de sa profession en Bohême, est venu s’installer en Slovaquie comme réfugié protestant. Il fut pasteur à Liptovský Mikuláš où il passa la fin de ses jours.

Cithara sanctorum, comme recueil constamment remanié et complété ayant connu neuf éditions jusqu’à la fin du XVIIe siècle et un nombre considérable d'éditions ultérieures, comportait également d’autres traductions de chants dont, par exemple, ceux de Samuel Hruškovic (1694-1720), pasteur, poète, traducteur et éditeur. Même si la traduction est réalisée en tchèque biblique, adopté par les protestants slovaques, elle fait partie du patrimoine littéraire slovaque comme tous les textes sacrés et littéraires rédigés à l’époque en tchèque et en tchèque slovaquisé, considéré comme la forme écrite de la langue littéraire. Le fait que ce recueil ait été utilisé par les protestants jusqu’en 1992 témoigne de son importance (Šmatlák, 2002, p. 250).

Parmi les activités traductives les plus répandues dans le domaine de la traduction des textes religieux, on peut citer la traduction des psaumes qui est spécifique au niveau du concept de traduction. Le traducteur anonyme nous a laissé, dans la seconde moitié du XIVe siècle,  une traduction des psaumes dans un tchèque comprenant des éléments du slovaque de l’ouest. Le texte est conservé comme un fragment dans l’ouvrage Templum gratiarum … collegii Passaviensis de 1633. Les analyses linguistiques prouvent qu’il s’agissait d’une personne originaire de la région de la Slovaquie occidentale (Kuzmík J., 1983, pp. 341-342). La traduction des psaumes a connu sa période d’effervescence à l’époque de la Réforme et, depuis, les psaumes sont traduits jusqu’à nos jours par les poètes en collaboration avec les exégètes.

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les psaumes furent composés par des ecclésiastiques et des poètes (Daniel Pribiš, Juraj Tranovský, Samuel Hruškovic, par ex.) et incorporés dans des recueils de chants d’église. Or il était souvent question des adaptations, paraphrases et des imitations des psaumes bibliques par amplification, condensation et d’autres modes d’interprétation du texte original, par la transposition du texte non rimée vers une forme rimée, avec certains glissements de sens. Néanmoins, le rapport entre le texte original et l’adaptation-création est évident (Vráblová, T., 2001). On peut constater que la littérature slovaque de cette époque-là contient des citations cachées et des emprunts qui sont en fait des traductions, le statut d'auteur n’étant pas du même ordre qu’aujourd’hui.

1.1.3. Date de la première traduction intégrale de la Bible ?

La première traduction intégrale de la Bible connue et parvenue jusqu’à nos jours, fut réalisée entre 1756 et 1759 à Červený kláštor en Slovaquie du nord, dans le monastère de l’ordre Camaldule. Le texte de la traduction est resté dans le manuscrit en deux volumes trouvé par l’historien V. Jankovič en 1946, dans le presbytère de Cífer, près de Trnava en Slovaquie de l’ouest. La traduction a connu sa première impression fac-similée en 2002 (par Hans Rothe), dans la collection Biblia Slavica (Paderborn, Allemagne). Le traducteur présumé de la Bible est Romuald Hadbavný, moine de l’ordre Camaldule. Mais les historiens penchent plutôt pour la version supposant une œuvre collective de traducteurs, qui seraient des moines de l’ordre Camaldule.

La première traduction intégrale de la Bible imprimée date de 1825 et 1832, le traducteur est Juraj Palkovič (1763-1835), chanoine de Strigonie (Esztergom, Hongrie).

La première traduction intégrale de la Bible en slovaque moderne date de la période des années 1913-1937.

La première traduction intégrale en slovaque moderne réalisée par les protestants est de 1936-1937; jusque là, les protestants se servaient de la traduction tchèque de la Bible de Kralice.

La première traduction écoumène date de 2007.

 

1.2. La pratique de la traduction

Qui traduit ?

1.2.1. Qui sont les traducteurs (formation, langue maternelle, statut social, quelles sont leurs conditions de travail ? Sont-ils reconnus en tant que traducteurs, s’agit-il de leur activité principale ? etc.) ?

Les traducteurs sont des moines, prêtres,  pasteurs,  enseignants (recteurs, supérieurs des collèges, majoritairement des ecclésiastiques), des érudits qui ont reçu une formation principalement théologique dans des universités allemandes, françaises, italiennes, à Prague, à Budapest et en Slovaquie à Bratislava (1467), Trnava (1635) et Košice (1660) selon les époques concernées. Souvent, ils étaient en même temps poètes, auteurs de poésie religieuse et, rarement, de textes profanes, éditeurs et imprimeurs. Parfois leur identité n’est pas connue; il s’agit d'anonymes, d'auteurs inconnus, surtout à l’époque médiévale. À l’époque de l’humanisme et de la Renaissance, on distingue plusieurs critères identitaires : il s’agit

A) d'auteurs et de traducteurs qui sont nés sur le territoire de la Slovaquie actuelle, et qui sont partis à l’étranger (surtout à Prague, à Strasbourg, etc.) mais entretenaient des rapports avec la Slovaquie et avaient des activités littéraire concernant la Slovaquie, ou bien d'auteurs et traducteurs rentrés au pays après leurs études et formation à l’étranger.

B) d'auteurs et traducteurs non originaires de la Slovaquie qui sont venus s’installer sur son territoire, où ils écrivaient et traduisaient (comme Juraj Tranovský, voir 1.1.2).

Il n’est pas possible d’appliquer le critère de la langue maternelle ni de la langue d’écriture ni celui de la conscience de l’appartenance à une ethnie à cette époque- là. La traduction n’était certainement pas leur activité principale et unique.

Que traduit-on ?

1.2.2. Quels types de textes religieux traduit-on ?

On traduit des prières, la Bible, des manuels de liturgie, des chants d’église, des psaumes, des catéchismes.

1.2.3. Traduit-on à la même époque des textes profanes ?

Très rarement, à l’exception des textes de nature administrative ou juridique. Parmi les traductions connues et conservées, on peut mentionner la traduction de la Loi de Magdebourg qui date de 1473 et fait partie du Livre de la ville de Žilina (1378-1524). La traduction vers la langue vernaculaire a été réalisée à l’oral par le maire de la ville de Žilina, Václav Pongrác, sous forme de dictée à deux scripteurs dont un est anonyme, et l’autre porte le nom de Václav de Kroměříž (Minárik, J.,  1976, p. 223).

Parmi les premiers livres imprimés en langue vernaculaire (à Wittenberg en 1561), on compte l’ouvrage de Vašek Záleský (Vašek zo Zálesia) Knížka přísah biskupských, doktorských a písařských (Livret des sermons des évêques, docteurs et scripteurs), qui est en réalité la traduction du texte latin sur les titres des évêques, docteurs et scripteurs (Minárik, J.,  1985, p. 91).

C’est aussi l’œuvre de Ján Milochovský (1630-1684) Ornamentum magistratus politici, éditée à Dresde en 1678, qui nous est parvenue et contient la traduction des sentences, citations et vers de Cicéron, Augustin, Platon, Sénèque, Virgile, Hérodote etc., vers le slovaque. Milochovský en est l’auteur et le traducteur. Il traduit la prose par la prose, les vers par les vers rimés (Okál M., 1965, p. 64).

Comment traduit-on ?

1.2.4. À partir de quel texte-source ?

Les traductions des textes religieux par Constantin le Philosophe ont été réalisées à partir de la Septante, avec un certain regard porté sur la Vulgate. C’est dans la Lettre d’Hilferding, rédigée en grec, que Constantin explique la conception de sa traduction. Il a opté pour des textes liturgiques grecs rarement employés à l’époque pour aboutir à un rapprochement du rite latin et byzantin.

La première traduction intégrale de la Bible, dite Bible Camaldule, réalisée entre 1756 et 1759 à Červený kláštor en Slovaquie du nord, dans le monastère de l’ordre Camaldule, intitulée Swaté Biblia Slowénské aneb Pisma Swatého Částka I a II. est conservée dans les archives du Siège archiépiscopal à Trnava. Les traducteurs travaillaient à partir du texte canonique de la Vulgate, mais consultaient aussi la traduction catholique de la Bible en langue tchèque (Bible de Saint Venceslas) ainsi que la traduction protestante en tchèque (Bible de Kralice), des textes polonais (Jakub Wujk 1599 et Leopolite 1651) et des originaux hébreux et grecs  (Doruľa 1997, pp. 10-11).

1.2.5. De quelle(s) langue(s) traduit-on ?

Les principales langues sources des textes étaient le latin, le grec, l’allemand, le tchèque biblique et le polonais pour les textes religieux ; l’allemand pour les textes administratifs et juridiques. Pour la traduction des textes de l’Antiquité, dont on observe les débuts à partir du XVIIe siècle, il s’agit du latin et du grec.

1.2.6. Passe-t-on par une langue relais ?

1.2.7. Si oui, celle-ci est-elle orale ou écrite ?

1.2.8. Les traducteurs privilégient-ils un mode de traduire littéral pour les textes religieux ?

C’est dans le Traité de la traduction, conservé en fragments dits Lettre d’Hilferding, rédigée en grec, que Constantin explique la conception de sa traduction de la Bible. Ce traité est destiné aux théologiens byzantins : il privilégie l’intelligibilité du texte et la correction du langage ; traduit mot à mot si cela correspond aux exigences mentionnées ci-dessus, sens par sens, exprimé par un mot différent si nécessaire. Il privilégie le sens de la traduction plutôt que l’exactitude des mots (Pauliny 1980, p.167).

Vu les textes-source de la traduction de la Bible Camaldule, on peut supposer que le souci des traducteurs était de se concentrer sur l’exactitude du sens.

Les traductions ultérieures de la Bible, tout particulièrement celle des années 1913-1936, se montrent plutôt littérales. Il en va autrement des traductions des psaumes, qui sont  considérées comme des textes poétiques.

1.2.9. Comment justifient-ils leur pratique ?

Les traducteurs rédigeaient souvent des préfaces à leurs traductions, dans lesquelles ils se prononcèrent sur leur concept et leur façon de traduire. Samuel Čerňanský (1759-1809) traduit en 1787 Geistliche Oden und Lieder de J.E.Gellert (Nábožné písně). Dans la préface, il explique son choix, son concept de la traduction libre – l’accent mis sur l’intelligibilité du texte dans la langue d’arrivée. Dans ce but, il raccourcit quelques-uns des poèmes. La parution d’une recension en 1793 dont l’auteur fut Juraj Palkovič, personnalité éminente de la scène littéraire et culturelle déjà mentionnée, suscita une polémique dans la revue Novi ecclesastico-scholastici Annales 1793, menée en latin (Urbancová H., Kraus C., 1982). Dans cette polémique, les auteurs traitèrent des questions de la versification dans la traduction. Le traducteur soutient l’idée qu’en traduisant, on travaille avec deux systèmes linguistiques différents ce qui pose le problème du glissement de sens. L’auteur de la critique lui reproche les erreurs commises au niveau de l’orthographe, des rimes et du mètre ainsi que de la tonalité en se référant aux propos de Gellert sur ses vers et sa poétique. Cette suite d'échanges critiques reste une source précieuse des débuts de la théorie de traduction.

1.2.10. Si on traduit aussi des textes profanes à la même époque, a-t-on le même mode de traduire ?

Michal Semian (1741-1812) traduit en 1790 le roman hongrois Kartigam de I. Mészáros. Par cette traduction, il introduisit la prose sentimentale et moralisatrice dans le contexte slovaque. Dans la préface de ce roman, le traducteur traite la question de la fonction sociale et éducative de la littérature et son importance. Il se penche également sur sa façon de traduire : au niveau sémantique, il tentait de ne pas s’éloigner de l’original. Si nécessaire, il ajoutait des mots, mais à chaque fois il les désignait par les signes //. Il explique aussi les raisons de l’amplification du texte par les adverbes et les pronoms démonstratifs.  Il se prononce sur la typographie, les erreurs de presse et le côté formel du texte (Urbancová H., Kraus C., 1982, pp. 31-33).

1.3. Le rôle culturel de la traduction

La traduction et la langue

1.3.1. Statut de la langue écrite à l’époque (Existe-t-il une norme unique pour cette langue ? Coexistence éventuelle avec d’autres langues ?)

Pendant une longue période, la langue liturgique fut le latin, qui servait également de langue administrative et juridique, tout comme l’allemand et le hongrois pour certaines périodes.

Jusqu’en 1787, le slovaque n’est pas une langue normée. Elle coexiste sous forme de dialectes ou de langue de culture (de l’ouest et du centre) avec le tchèque biblique, le tchèque slovaquisé, le latin, l’allemand et le hongrois. À l’époque de la Réforme, les  protestants utilisaient le tchèque biblique comme langue de liturgie, de traduction et d’expression écrite. Cette habitude a été conservée jusqu’au milieu du XIXe siècle, et même plus longtemps encore comme langue de liturgie. Les catholiques se servaient du latin, du tchèque slovaquisé, du slovaque de l’ouest dit « culturel » jusqu’à la première codification à partir du dialecte de Slovaquie occidentale d’abord (1787) puis à partir du dialecte de la Slovaquie centrale (1843).

1.3.2. Quel est le rôle de ces traductions dans le développement de la langue littéraire ?

Vu la situation linguistique complexe, l’activité de traduction a connu un certain retard, ou une stagnation, par rapport aux autres pays de l’Europe centrale. C’est la Réforme qui a initié le besoin de traduire dans la langue vernaculaire et a mis l'accent dessus. Il est intéressant de voir que les premiers efforts pour traduire la Bible vers le slovaque sont faits par le clergé catholique de l’ordre Camaldule. Les protestants slovaques se servaient du tchèque biblique, ils n’avaient donc pas vraiment besoin de traduction. Entre 1750 et 1758, les calvinistes de Slovaquie de l’est initient les traductions du catéchisme, des psaumes et du Missel vers le dialecte slovaque de la région de Zemplín. Ces traductions ont été imprimées à Debrecen en Hongrie, centre calviniste pour la Slovaquie de l’est qui ne pouvait pas être directement lié au centre tchèque (pour des raisons géographiques et idéologiques) : c’est pour cela que l’utilisation du tchèque a été exclue et impossible.

La traduction de la Bible Camaldule a été accompagnée de la rédaction systématique du dictionnaire latin-slovaque, dit  Dictionnaire Camaldule (1763), dont on a prouvé que l’auteur est Romuald Hadbavný, moine de l’ordre Camaldule. Cette œuvre de 942 pages est formée de deux parties : le dictionnaire lui-même (Syllabus Dictionarij Latino-Slavonicus) et la grammaire de la langue slovaque (Brevis methodus…) rédigée en latin (Skladaná J., 1997, p.54). Du point de vue historique, la traduction de la Bible Camaldule et celle du Dictionnaire Camaldule sont considérées comme le premier essai de codification de la langue littéraire (à partir du slovaque de l’ouest de la région de Trnava) en même temps que la traduction des calvinistes mentionnée ci-dessus, établie en slovaque de l’est (Žeňuch, P., 1997, p. 46-47).

1.3.3. Quelles sont les grandes phases de retraduction des textes sacrés en fonction de l’évolution de la langue ?

Dans les décennies qui suivirent la première codification du slovaque littéraire en 1787, la nouvelle traduction catholique intégrale de la Bible vit le jour (Swaté Písmo starého i nowého Zákona, 1829-1832). Juraj Palkovič, chanoine de Strigonie, en est le traducteur.

En 1870 est fondé à Trnava le « Spolok svätého Vojtecha » (la Société de Saint Adalbert) dont l’un des objectifs était de retraduire la Bible ainsi que des textes liturgiques dans la langue slovaque réformée de 1851. Le souci de langue et de qualité de la traduction est explicité dans la lettre d'Andrej Radlinský (1817-1879), prêtre et personnalité importante de la vie religieuse et sociale de l’époque, initiateur du projet, qui a fait appel aux écrivains et gens lettrés en Slovaquie pour participer à la traduction. Ce projet d'envergure, avec un collectif étendu de traducteurs a échoué, principalement à cause de la disparition de Radlinský. Finalement, c’est F. V. Sasinek (1830-1914), prêtre, théologien, philosophe, historien, qui a réalisé la traduction. La qualité de celle-ci, son style archaïsant, la traduction littérale de la Vulgate sans respect du caractère de la syntaxe slovaque et l'influence considérable de la langue tchèque exercée sur le texte de la traduction ont suscité des polémiques ferventes. La publication de cette traduction, à part un fascicule déjà édité et mis en circulation, fut arrêtée.  La traduction entière, révisée et corrigée fut publiée entre 1913 et 1926.

À partir des années 1930, plusieurs traductions en slovaque moderne ont vu le jour, en fonction de l’évolution relative des doctrines religieuses mais toujours avec beaucoup d’obstacles posés par l’État entre 1948 et 1989. En Slovaquie s'est répandu le phénomène de l’Église clandestine, des « samizdats » de littérature religieuse et l’importation non-officielle des ouvrages depuis l’étranger. C’est l’Institut slovaque de Saint Cyrille à Rome qui a joué un rôle important et dans la commande des traductions des textes religieux et dans leur importation en Slovaquie.

Comme nous l'avons déjà dit plus haut, les évangéliques gardèrent l’emploi du tchèque biblique jusqu’au tournant des XIXe et XXe siècles, ils utilisèrent les recueils de chants anciens jusqu’en 1992, la traduction de la Bible vers le slovaque n’était pas si importante. Le pionnier de la traduction en slovaque était Ján Lajčiak (1875-1918) qui a publié, en 1904, la traduction des Psaumes (Kniha žalmov). À partir de l’année 1910, c’est la traduction complète de la Bible réalisée par Jozef Roháček (1877-1962) qui commence à paraître en fascicules. Il s’agit d'une traduction à partir des langues originales qui n’a jamais obtenu le statut de la traduction autorisée car littérale. Les évangéliques ont connu les mêmes restrictions idéologiques et contraintes de la part de l’État que les catholiques.

La traduction des textes religieux datant de l’époque grand-morave fut inaugurée dans les années 1930. Il s’agit d'une traduction « interlangue » car, génétiquement, le vieux slave n'est pas décelable dans la langue qui précéderait historiquement le slovaque. C’est leur base slave qui les unit. La traduction s’avère problématique parce que c’est le rapport « texte original (protographe) → copie (avec ses modifications et transcriptions) → texte de la traduction » qui devient complexe et nécessite une reconstruction linguistique détaillée et, souvent, une approche comparative, s’il existe plusieurs sources. C’est aussi toute la problématique de la sémiotique du texte qui s’impose, dont le facteur des coordonnées spatio-temporelles et culturelles (Krošláková, E., 1993, p.111).

La traduction et la société

1.3.4. Qui sont les commanditaires ? Les destinataires ?

Les traductions des textes religieux datant de l’époque de la Grande-Moravie ont été réalisées pour les besoins de la christianisation, on peut donc les considérer, en quelque sorte, comme une commande si l’on prend en considération que les frères Cyrille  et Méthode ont été invités pour leur mission religieuse.

Les traductions suivantes ont été réalisées plutôt de façon spontanée et pour les besoins religieux des centres culturels et religieux, comme la ville de Trnava aux XVIIe et XVIIIe siècles par exemple, et ailleurs, par des moines, prêtres et pasteurs, qui étaient en même temps auteurs de littérature religieuse, de prêches, homélies et sermons, par des scripteurs, enseignants et autres érudits aux services des villes, des régions et de la noblesse.

L’arrivée de la Réforme et son influence encouragea les traductions dans le souci de répandre la Parole dans la langue vernaculaire. C’est le cas des calvinistes de Zemplín, en Slovaquie de l’est, entre 1750 et 1758.

Certaines archives municipales, qui sont d’ailleurs rares, nous apprennent que parmi les commanditaires figuraient d’abord des archevêchés, plus tard des municipalités. Après l’installation de l’imprimerie, les imprimeurs furent souvent les éditeurs. Les droits d’auteur furent calculés et payés  en fonction d'un nombre déterminé d'exemplaires.

Au cours de l’histoire, la traduction de la Bible se présentait aussi comme un geste de générosité et de bonne volonté à l’égard de la communauté chrétienne: Juraj Palkovič, chanoine de Strigonie, grand amateur et mécène de littérature slovaque, a traduit et édité la Bible par ses propres moyens entre 1829 et 1832.

En 1870, le « Spolok svätého Vojtecha » (Société de Saint Adalbert) de Trnava a initié une nouvelle traduction de la Bible comme une commande subventionnée par Jozef Ščasný (1818-1889), prêtre à la retraite, qui finança aussi bien les honoraires de traduction que les frais de fabrication. Durant les époques ultérieures, la traduction des textes religieux a été placée sous la tutelle de la Société de Saint Adalbert côté catholique, et de l’Église évangélique d’Augsbourg et la maison d’éditions « Tranoscius » côté protestant.

Pour des raisons idéologiques, à l’époque du communisme (1948-1989), la traduction des textes religieux a été partiellement paralysée. C’est à l’Institut slovaque de saint Cyrille et Méthode à Rome que l’on doit de nombreuses traductions de la Bible.

Les destinataires des traductions sont tout d’abord les prêtres et les pasteurs. Même si, par exemple, le concept de la traduction de la Bible Camaldule laisse présupposer qu’il s’agit d'un texte à usage plus large, un commentaire détaillé ainsi que des notes et références exégétiques rédigées en latin, renvoyant à la Vulgate et non au texte de traduction, suggèrent l’idée que la traduction a été faite à l’usage des religieux pour lire, prêcher et surtout expliquer la Parole, il s’agit donc pour les croyants d'une usage indirect. En revanche, les moines de l’ordre Camaldule sont aussi les traducteurs de Louis de Blois (Ludwig Blosius, 1506-1566), bénédictin français ; ils ont traduit un choix de ses écrits spirituels sous titre Le Paradis pour l’âme fidèle (Ray wernég dussi). Cette traduction de 780 pages manuscrites, réalisée entre 1750 et 1770 était destinée à l’usage exclusif des moines et des religieux voués aux exercices spirituels (Krasnovská, E., 1997, pp. 19-20).

Étant donné que la traduction de la Bible par Juraj Palkovič, réalisée entre 1829 et 1832, n’a pas été munie de notes exégétiques et a été distribuée gratuitement aux paroisses, on peut supposer qu’elle était destinée surtout à l’usage des laïcs (Debnár J., 1997, p. 252).

1.3.5. Diffusion des traductions (mode de reproduction, ampleur de la diffusion) ?

Les toutes premières traductions circulaient sous forme manuscrite. À l’époque qui précède l’installation des imprimeries sur le territoire de la Slovaquie (XVIe et XVIIe siècles), les ouvrages étaient imprimés à Prague, Cracovie, Wittenberg, Halle et Vienne. Les imprimeurs ont connu beaucoup de difficultés en Slovaquie, ils étaient l’objet de persécutions, ils étaient souvent obligés de changer de lieu, surtout à l’époque de la Contre-Réforme. Ainsi, il n’était pas rare que les ouvrages des auteurs et des traducteurs slovaques continuent d'être imprimés à l’étranger.

Les écoles, les enseignants, les monastères, les ecclésiastiques et les bourgeois riches commandaient et achetaient  des livres auprès des libraires ambulants. Les ouvrage de littérature profane étaient vendus lors des foires annuelles par les vendeurs ambulants. La première librairie fixe date de 1533-1560, elle se trouvait à Banská Bystrica. On ne connaît que le prénom du libraire – Martin (Kuzmík, J., 1987, pp.466-48).

1.3.6. Réception critique éventuelle, débats suscités par les traductions ?

Une polémique fervente et un débat important ont été déclenchés pendant la phase de préparation de la traduction de la Bible de F. V. Sasinek, initiée par la Société de Saint Adalbert. La préparation et l’édition finale se sont prolongées de manière importante (1870-1913) à cause de la qualité linguistique et exégétique de celle-ci, vivement critiqué d’abord au sein de la société, puis publiquement, dans le supplément Literárne listy de la revue religieuse Kazatelňa. Les polémiques à la fois linguistiques et exégétiques, y compris les critiques du concept de la traduction, ont ralenti l’entreprise de traduction de manière considérable et ont engendré des démarches de révision et de retraduction partielle (Debnár J., 1997, p. 263).

1.3.7. Des retraductions interviennent-elles pour des raisons idéologiques et/ou religieuses ?

Des traductions parallèles sont effectuées par les catholiques et les évangéliques. En cas de retraductions, il s’agit plutôt de questions linguistiques et de qualité de la traduction.

 

SOURCES

DEBNÁR, J., 1977, História prekladu a vydania prvého svätovojtešského Svätého písma. in

O prekladoch Biblie do slovenčiny a do iných slovanských jazykov, pp. 247-283. Bratislava, Slavistický kabinet SAV. ISBN 80-967722-0-1. 283 p.

DORUĽA,  J., 1997, Jazyková situácia na Slovensku v čase vzniku kamaldulského prekladu Biblie. in O prekladoch Biblie do slovenčiny a do iných slovanských jazykov, pp. 10-18. Bratislava, Slavistický kabinet SAV. ISBN 80-967722-0-1. 283 p.

KLIMEKOVÁ, A., 2009, Katechizmy, učebnice a školské vydania z prvej polovice 18. storočia z územia Slovenska, http://www.snk.sk/swift_data/source/casopis_kniznica/2009/februar/27.pdf

KROŠLÁKOVÁ, E., 1993, Staroslovienska literatúra a problémy jej prekladu. in Metatext a preklad. Nitra, VŠP, Ústav jazykovej a literárnej komunikácie, pp. 111-113.

KRASNOVSKÁ, E., 1997, O jazyku žalmov v Blosiovom preklade a v kamaldulskom preklade Biblie in O prekladoch Biblie do slovenčiny a do iných slovanských jazykov, pp. 19-33. Bratislava, Slavistický kabinet SAV. ISBN 80-967722-0-1. 283 p.

KUZMÍK, J., 1983, Slovník starovekých a stredovekých autorov, prameňov a knižných skriptorov so slovenskými vzťahmi. Martin, Matica slovenská. 608  p.

KUZMÍK, J.,1987,  Doplnky a opravy k slovníkom, Martin, Matica slovenská. ISBN 095-036-87 DAO. 139 p.

KUZMÍK, J.,1987,  Knižná kultúra na Slovensku v stredoveku a renesancii, Martin, Matica slovenská, ISBN 095-013-87, 234 p.

MINÁRIK, J., 1976, Stredoveká literatúra (svetová, česká, slovenská), Bratislava, SPN. ISBN 67-308-80. 354 p.

MINÁRIK, J., 1985, Dejiny slovenskej literatúry 1., Bratislava, SPN. ISBN 67-144-85. 375 p.

OKÁL, M., 1965, O prekladaní antickej literatúry na Slovensku do druhej svetovej vojny. in Listy filologické, 88, 1 zv.

PAULINY, E., 1980, Konštantín Filozof ako teoretik prekladu. in Revue svetovej literatúry, 16, n°1, p.165.

PAULINY, E., 1983, Dejiny spisovnej slovenčiny od začiatkov po súčasnosť, Bratislava, SPN. ISBN 67-081-83. 256 p.

SKLADANÁ, J., 1997, Kamaldulský latinsko-slovenský slovník z roku 1763. in O prekladoch Biblie do slovenčiny a do iných slovanských jazykov, pp. 53-70. Bratislava, Slavistický kabinet SAV. ISBN 80-967722-0-1. 283 p.

ŠMATLÁK, S., 2002, Dejiny slovenskej literatúry I., Bratislava, LIC. ISBN 80-88878-70-5. 359 p.

ŽEŇUCH, P., 1997, K otázkam prekladu žalmov kamalduskej Biblire a kalvínskeho žaltára w roku 1972 in O prekladoch Biblie do slovenčiny a do iných slovanských jazykov, pp. 41-52. Bratislava, Slavistický kabinet SAV. ISBN 80-967722-0-1. 283 p.

URBANCOVÁ, H., KRAUS, C., 1982: Antológia literárnovedných textov nár.obrodenia, Bratislava, SPN. ISBN 67-076-82. 192 p.

VRÁBLOVÁ, T., 2001, K parafrázovaniu žalmov v piesňovej tvorbe Juraja Tranovského in Biblické žalmy a sakrálne texty v prekladateľských, literárnych a kultúrnych súvislostiach, Bratislava, Universitas Comeniana, Philologica LII. ISBN 80-223-1588-5. 398 p.