Auteur : Antonia Bernard
5.1. Date d’apparition des premières œuvres imprimées ?
1550
5.2. Date d’apparition de la première imprimerie dans le pays ?
Essais en 1562 et 1575 (Janez Mandlc) ; la première imprimerie fut fondée en 1678 à Ljubljana (Janez Mayr).
5.3. Date d’apparition (éventuellement de disparition et de réapparition) de l’État-nation ?
1991
5.4. Date d’apparition de l’enseignement secondaire et supérieur dans votre langue ?
Secondaire : en partie dans les collèges des jésuites depuis le XVIIe siècle (l’enseignement se fait en latin, le slovène est utilisé aussi, notamment pour le théâtre amateur). L’enseignement du slovène au lycée est institutionnalisé à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, mais les cours de slovène existaient au Lycée de Graz (à partir de 1811) et de Ljubljana (à partir de 1817). Le premier lycée entièrement slovène (sans classes parallèles d’allemand ou d’italien) a été fondé en 1905 à Ljubljana par l’évêque. Le slovène est enseigné dans les séminaires. Les cours de slovène ont lieu à la Faculté de droit de Graz au début du XIXe siècle. Au niveau universitaire, on doit attendre la création de l’université slovène en 1919. Auparavant, les Slovènes étudient traditionnellement à l’Université de Vienne (la majorité) et de Graz. Certains d’entre eux étaient également professeurs dans ces établissements (Sigismund Popowitch, Joseph Stefan, Fran Miklošič, etc.).
5.5. Période à laquelle apparaît une presse écrite stable ?
1843. Mais d’autres journaux existent depuis le début du XIXe, notamment Illyriches Blatt (textes en allemand et en slovène).
5.6. Date d’apparition des premières revues littéraires stables ?
1870 (Zvon, appelé ensuite Ljubljanski zvon).
5.7. Date d’apparition des premières maisons d’édition ?
1851 Mohorjeva družba, qui a son siège à Klagenfurt.
5.8. Date d’apparition de la première organisation rassemblant les écrivains ?
1872 Društvo slovenskih pisateljev, président : Davorin Trstenjak.
5.9. Date d’apparition de la première organisation rassemblant les traducteurs ?
1953, Društvo prevajalcev Slovenije, puis Društvo slovenskih književnih prevajalcev.
5.10. À quelle époque apparaissent dans votre langue les termes signifiant « traduction », « traducteur », « traductrice » (si le féminin a un sens dans votre langue), « traduire » ?
Le terme traducteur est utilisé au XVIe siècle. Le terme féminin est sans doute relativement récent, mais ce n’est pas un problème de langue, le slovène féminise les termes très facilement.
5.11. De quand datent les premiers traités de traduction (textes énonçant des règles prescriptives en matière de traduction) ?
Je ne sais pas.
5.12. Comment évolue au fil du temps la part de la littérature traduite (présentée comme< traduction) dans l’ensemble des publications littéraires (par comparaison avec la littérature originale) ?
La part des traductions augmente surtout depuis 1980.
5.13. Y a-t-il des époques où la traduction de certaines langues étrangères est inutile ?
Oui, car les intellectuels et même les gens de niveau moyen étaient bilingues slovène-allemand ou slovène-italien) jusqu’à 1918 et au-delà. Mais traduire était aussi un acte patriotique. Aujourd’hui ce serait l’anglais, surtout par les ouvrages techniques.
5.14. Pouvez-vous citer quelques traducteurs remarquables par l’ampleur, l’originalité ou le retentissement de leur oeuvre ? Caractérisez-les brièvement.
Anton Sovre (1885-1963), professeur de grec à l’Université de Ljubljana, traducteur reconnu et inégalé des oeuvres de l’antiquité grecque et latine (Homère, Sophocle, Eschyle, Euripide, Hérodote, Platon, Lucrèce, mais également Saint Augustin et Erasme). Depuis
1964 l’Association des traducteurs littéraires slovènes octroi le Prix Sovre à la meilleure traduction (souvent un ensemble).
Oton Zupančič (1878-1949), l’un des plus grands poètes du XXe siècle. Il a traduit de l’allemand (Goethe, Schiller), du français (Molière, Voltaire, Stendhal, Balzac, Rostand), de l’anglais (Shakespeare, Dickens), du russe (Pouchkine).
Janko Moder (1914-2006) écrit d’abord des romans puis devient traducteur (il en vit pratiquement à partir de 1954). C’est un véritable phénomène de traduction, il a traduit plus de 400 oeuvres d’une vingtaine de langues européennes. On lui doit les grands classiques du théâtre, de Calderon à Ibsen, en passant par Goldoni, Brecht, etc. Parmi les romanciers, citons Cholokhov, Tchékhov, Pasternak, Reymont, H. James. G. Grass, Marquez, etc.
Janez Menart (1929-2004), poète reconnu, l’un des auteurs de célèbre recueil Les chants des quatre (1953). Il a traduit et publié en ouvrage séparé les vers de Byron, Coleridge, Shakespeare (sonnets), Burns, Villon, Hugo, Lamartine, Musset, Prévert ainsi que des pièces de théâtre (Johnson, Marlowe).
Ciril Zlobec (né en 1925), poète, traduit principalement de l’italien et du serbo-croate : Leopardi, Carducci, Montale, Quasimodo, Ungaretti.
Andrej Capuder (né en 1942), écrivain et diplomate, connu pour ses traductions de Dante et de Camoens.
Radojka Vrančič, aujourd’hui une vieille dame très distinguée, connue pour ses traductions exceptionnelles de Proust (les Slovènes n’ayant pas eu d’aristocratie ni de vocabulaire adéquat, il s’agit d’une tâche particulièrement ardue).
5.15. Y a-t-il des écrivains reconnus comme faisant partie du canon littéraire bien qu'ils aient écrit dans une langue étrangère et soient connus dans leur propre pays par la traduction ? Des textes traduits ont-ils été intégrés à la littérature nationale (Conrad par exemple, ou Potocki) ?
Il y a en ce moment le cas de Brina Svit qui écrit en français.