(1663-1706)

Pasteur, homme de lettres et traducteur germano-balte d’Estonie. Fils du pasteur et traducteur Andreas Virginius (1640-1701), il commença des études de théologie à l’université de Kiel, mais ne les termina pas. Il exerça à partir de 1686 les fonctions de pasteur dans le sud de l’Estonie. Pendant la guerre du Nord entre la Suède et la Russie, accusé d’espionnage au profit de la Suède, il fut arrêté en 1704 et exécuté deux ans plus tard par les Russes.

Adrian Virginius fut chargé en 1683 par le superintendant général de Riga (c’est-à-dire le chef de l’Église luthérienne de Livonie), Johann Fischer, de traduire la Bible en estonien du sud. Il prépara l’édition du grand catéchisme de Luther traduit en estonien du sud par son père et deux autres traducteurs (Riga, 1684), puis d’un recueil de chants d’église dû aux mêmes traducteurs (Riga, 1685). Dans la deuxième édition de cet ouvrage (1690), il ajouta ses propres traductions. Son œuvre principale reste la traduction en estonien du sud du Nouveau Testament (Riga, 1686), pour laquelle il utilisa des traductions manuscrites réalisées par son père. Cet ouvrage, tiré à 500 exemplaires, fut le premier livre imprimé entièrement en estonien. En 1687, il entreprit, avec Johann Hornung, de traduire le Nouveau Testament en estonien du nord. Entre 1690 et 1701, il traduisit également avec son père une grande partie de l’Ancien Testament en estonien du nord. Ces traductions manuscrites servirent de base à un manuel d’église qu’il compila et fit publier à Riga en 1694-1695. Il traduisit en estonien du nord (avec Bengt Gottfried Forselius) et publia en 1690 une cinquantaine de chants d’église. Les traductions de Virginius, en concurrence avec celles de Henrich Stahl publiées à Tallinn un demi-siècle plus tôt, sont écrites dans un estonien beaucoup plus idiomatique que celles de Stahl et de ses successeurs. Mais, victimes de la rivalité entre les diocèses de Tallinn et de Riga, elles n’ont pas connu la diffusion qu’elles méritaient (certaines ont même été interdites et retirées de la vente) et n’ont guère exercé d’influence sur la littérature religieuse en estonien du nord.