Le prince Adam Kazimierz Czartoryski (1734-1823) invite à peser soigneusement les mots, à reproduire la musique dans la traduction de la poésie, à garder le juste milieu entre la littérarité et « la débauche » traductive.
Aleksander Wat (1900-1967), poète et écrivain d’avant-garde, traducteur du russe, de l’anglais, du français, de l’allemand, analyse la gradation des difficultés dans la traduction de la poésie, introduit les notions de « la philosophie de la rime » et de « la magie des rimes ».
Anna Kamieńska (1920-1986), poète, essayiste, écrivaine, traductrice de la poésie folklorique des langues slaves, explique pourquoi la traduction de la poésie est impossible et pourquoi elle a lieu ; que la traduction de la poésie implique la traduction de la culture, qu’elle est une transfusion et une lutte.
Dans sa préface au traité sur la normalisation de l’orthographe polonaise de Jakub Parkoszowic, ca 1440, un auteur anonyme met en garde contre la traduction littérale, tout en citant Horace et saint Jérôme :
Czesław Miłosz (1911-2004), prix Nobel polonais de poésie, critique et historien des littératures, professeur de littérature polonaise à l’Université de Californie et celle de Harvard, traducteur de la Bible et des poètes modernes polonais,
Au XIXe siècle, à l’époque de la Pologne partagée et occupée par trois puissances, Maurycy Mochnacki (1803-1834) met en garde contre le danger de la submersion de la littérature et de la pensée nationales par les traductions,
Avec un humour gaulois, Tadeusz Boy-Żeleński (1874-1914), traducteur titanesque et brillant de plus de 150 auteurs français, parle de l’analyse du style, de l’empathie, de « dévêtir les classiques jusqu’au caleçon », de les mettre « en culotte » :