semper(1892-1970)

Poète, prosateur, dramaturge, critique et traducteur estonien. Après de longs séjours à Saint-Pétersbourg, Moscou, Berlin et Paris, pendant lesquels il a étudié plusieurs disciplines, Johannes Semper a soutenu une thèse sur André Gide à l’université de Tartu en 1928.

Il y a ensuite enseigné, jusqu’en 1940, l’esthétique et la stylistique. De 1930 à 1940 il a été également rédacteur-en-chef de Looming, la revue littéraire la plus prestigieuse d’Estonie. Socialiste convaincu depuis sa jeunesse, il a participé au coup d’État orchestré par l’Union soviétique en 1940 et a été ministre de l’Éducation dans le gouvernement établi sous la première occupation soviétique (1940). Revenu de Russie, où il était chargé, pendant la guerre, d’émissions estoniennes à la radio et de manifestations culturelles, il a poursuivi ses activités littéraires jusqu’au commencement des nouvelles répressions staliniennes en 1950. Réhabilité à la fin des années 1950, il a rapidement retrouvé sa position d’autorité.

Même si ses convictions et ses activités politiques suscitent des critiques et des débats depuis la fin de l’occupation soviétique, sa contribution à la littérature traduite est incontestablement majeure. Semper a traduit de l’allemand, du russe, de l’italien, de l’anglais, et surtout du français, de la poésie aussi bien que de la prose. Il est notamment l’auteur de plusieurs traductions qui sont devenues des classiques dans l’enseignement scolaire et ont ainsi marqué plusieurs générations de lecteurs : Notre-Dame de Paris de Victor Hugo (1924), Germinal de Zola (1930), Le rouge et le noir de Stendhal (1938), le Décameron de Boccace (1957).