(1849 -1921)
Juriste et avocat, poète slovaque, dramaturge, écrivain, traducteur littéraire. Pavol Országh Hviezdoslav, avoué puis juge de formation, se consacra pleinement à sa vocation de poète et de dramaturge à partir de 1879.
Parallèlement à ses poésies lyriques et épiques (16 gros volumes) ainsi que dramatiques (quatre pièces), il traduisait les meilleurs auteurs de la littérature mondiale : Shakespeare (les premiers essais datent de 1869 – fragments de Roméo et Juliette ; traductions en volumes – Hamlet parut en 1903, Le songe d’une nuit d’été en 1905); Goethe (Iphigénie en Tauride, Faust, choix de ballades), Schiller (choix de poèmes), Mickiewicz (Les Sonnets de Crimée et autres poèmes), Slowacki (En Suisse et choix de poèmes), Lermontov (Mon démon, Le Chant du tsar Ivan Vassilievitch…), Pouchkine (Boris Godounov - publié en volume en 1909, Le Prisonnier du Caucase, Les Tsiganes et autres poèmes), Madách (La Tragédie de l'homme - 1905), choix de poèmes des poètes hongrois Arany et Petöfi. En 1931, ses traductions des poètes slaves, hongrois, allemands ainsi que ses traductions de Shakespeare, initialement publiées en revues littéraires, furent rééditées en quatre volumes.
Pavol Országh Hviezdoslav, auteur d’une œuvre poétique monumentale de première importance, est considéré comme le poète qui domine la période moderne de la littérature slovaque. Il trouva sa source d’inspiration dans l’observation du peuple et de la magnifique nature de son pays natal, dans la Bible, dans les grands courants philosophiques, mais aussi dans la lecture des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale. Par ses grands cycles de poèmes à caractère cosmogonique il est souvent comparé à Victor Hugo.
Hviezdoslav fut le premier poète qui se consacra à la traduction littéraire de manière systématique tout en préférant des poètes de grandes valeurs esthétiques et poétiques proches de ses conceptions, des poètes avec lesquels il noua un lien intérieur fort. Son choix de traduction ne fut en rien soumis aux tendances officielles du milieu littéraire, au contraire, il représente une approche individuelle de traducteur, car dans sa conception de la création poétique, Hviezdoslav pensait la traduction littéraire comme partie intégrante de la création littéraire originale en langue maternelle. La traduction était pour lui un moyen précieux de faire les preuves de son propre système poétique, de la puissance et des capacités de sa langue maternelle. Par cette façon de voir la traduction littéraire, il est proche de Ján Hollý.
La correspondance privée de Hviezdoslav et Jozef Škultéty témoigne des réflexions approfondies de Hviezdoslav sur la traduction littéraire, de son souci de perfection. On y trouve également ses analyses de traductions en d’autres langues étrangères des auteurs qu’il choisissait, ainsi que ses notes sur sa méthode de traduire, qui côtoya souvent l’amplification du texte et l’intégration de sa propre poétique et de ses propres formes de vers dans la traduction.